Accompagnement psycho-educatif Annecy
Johanna Nicolle
108 route de Chavanne 74330 Poisy Haute-Savoie
N° de SIRET 92139572900012
Intervenant psycho-éducatif Autisme | Tda/h | Dys | Hpi
Docteur en psychologie sociale et neurosciences à Annecy
Intervenant psycho-éducatif Autisme | Tda/h | Dys | Hpi
Docteur en psychologie sociale et neurosciences à Annecy
Longtemps les troubles du spectre autistique (TSA) ont fait l’objet d’études approfondies pour tenter de comprendre ce syndrome. La classification de ces troubles a longtemps été en constante évolution et a fait l’objet de beaucoup de discussion voire de litige étant donné que les symptômes ou caractéristiques varient énormément d’une personne à l’autre. L’autisme est une condition neurodéveloppementale qui est supposé se contracter dès la naissance. Certains troubles peuvent s’améliorer avec le temps ou bien se dégrader. De même, certaines compétences peuvent apparaitre lorsque l’enfant grandit et d’autre compétence peuvent s’atténuer ou s’aggraver. En effet, certains enfants ou adultes peuvent avoir de grosses difficultés à développer le langage ou à communiquer de façon non verbale alors que d’autre développeront parfaitement le langage mais auront d’autres troubles. Leur comportement démontre un manque de tentative de partage de leurs états émotionnels avec autrui, un manque de réciprocité́ sociale ou émotionnelle et des réponses sociales inadéquates. Selon BaronCohen, ce déficit social est de nature chronique. Il change durant le développement et selon les situations, mais persiste toute la vie comme une incapacité́ à participer à des interactions sociales dyadiques et réciproques. Ces particularités sont présentes dans les signes précoces de l’autisme.
Force est de constater qu’il n’existe pas une liste de troubles exhaustives que l’on rencontre chez toute les personnes TSA d’où l’appellation de trouble du « spectre » autistique.
Si l’on considère les DSM-4 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) et DSM-5 on remarque dès lors quelques différences. En premier lieu le DSM-4 classait l’autisme dans les troubles envahissant du développement. Cette catégorie comprenait les syndromes suivants : trouble autistique, syndrome d’Asperger, trouble envahissant du développement non spécifié (TED-NS), syndrome de Rett et trouble désintégratif de l’enfance. Concernant l’autisme, dans le DSM-4 les critères diagnostiquent trois grands groupes de symptômes qui doivent apparaître dès le plus jeune âge. On nomme alors :
En mai 2013 une nouvelle version du DSM, le DSM-5 fait son apparition et les nouveaux critères diagnostiques des TSA sont les suivants :
Nous pouvons ici noter que l’altération des interactions sociales et celle de la communication sont regroupées ensemble. On parle alors d’altération de la communication sociale.
Dans son sens étymologique, autisme signifie « enfermement sur soi-même » (Autos = soi-même)
Dans les années 2000, on n’entendait que vaguement parler du diagnostic de TSA ; on parlait alors plutôt de désordre psychiatrique, de déficience intellectuelle ou de trouble envahissant du développement (TED) malgré les travaux de Kanner en 1943 qui détecta les premiers signes de l’autisme. Depuis le diagnostic devient plus facile et que le syndrome est désormais connu mais il reste difficile de savoir ce qui entraîne particulièrement cette particularité. Bien que cela ne soit pas encore totalement scientifiquement prouvé, les recherches nous amènent à penser qu’une cause génétique d’ordre environnemental serait en cause. Plus particulièrement, on pense désormais que l’autisme apparaît au stade embryonnaire lors du développement du système nerveux central du fœtus. Selon l’institut national de la santé et de la recherche médicale en France, 1 enfant sur 100 reçoit le diagnostic d’autisme.
Considérée comme un élément central des difficultés de l’enfant autiste la cognition sociale correspond des difficultés à interpréter les émotions, les intentions et les états mentaux d’autrui (théorie de l’esprit).
Les recherches sur la théorie de l’esprit montrent une difficulté des enfants autistes à lire les états mentaux d’autrui. La procédure de la recherche est la suivante : on dispose devant l’enfant deux poupées, Sally et Ann qui ont chacune un récipient devant elle. On fait mettre à Sally une bille dans son panier, puis on la fait sortir. On fait alors prendre la bille par Ann qui la dépose dans son carton. On réintroduit alors Sally dans le jeu et on demande à l’enfant : « Ou est-ce que Sally va chercher sa bille ? » Si l’enfant indique le panier de Sally, il lui attribue une fausse croyance, s’il indique celui d’Ann, il échoue à cette tâche, c’est-à-dire qu’il ne parvient pas à attribuer à autrui une pensée différente de la sienne. Attribuer une fausse croyance pour un enfant autiste est très difficile par rapport à un enfant neurotypique ; ils échouent en général à la tâche. Cela signifie qu’un enfant avec autisme pensent que les autres pensent ce qu’ils savent sans tenir compte de la situation de l’autre qui lui ne sait pas. Les interactions sociales sont également perturbées par des insuffisances dans la reconnaissance et l’expression des émotions. L’incompréhension des émotions d’autrui a largement été décrite dans les témoignages des adultes atteints du syndrome d’Asperger par exemple.
La communication est une activité complexe qui implique l’activation de connaissances sociales (anticipation des conduites du partenaire, de ses intentions) qui nécessitent une régulation temporelle de l’activité (contrôle et ajustement des moyens comportementaux). Or chez les enfants autistes, de nombreux travaux d’observation systématique ont mis en évidence l’existence de dysfonctionnements cognitifs, socio-communicatifs et/ou socio-émotionnels caractéristiques qui pourraient être d’une importance capitale dans leurs difficultés de communication.
De nombreuses investigations ont montré que les déficits langagiers des enfants autistes viendraient d’un déficit du système neurodéveloppemental qui permet l’attention conjointe, l’imitation et la gestualité.
Les troubles du langage parmi les individus atteints de troubles du spectre autistique sont fréquemment présents. Les troubles du spectre autistique sont des troubles neurodéveloppementaux qui portent atteinte aux relations sociales et à la communication verbale et non verbale. Les troubles du langage oral et écrit ne sont pas systématiques. Cependant un des signes d’appel permettant de déceler l’autisme chez les très jeunes enfants est un retard d’acquisition du langage (Lord et al., 1994). Plus de la moitié de la population autiste développera un trouble du langage persistant et la moitié de ces derniers resteront non-verbaux ou persisteront dans un langage très peu fonctionnel. On peut donc en conclure qu’une grande proportion des personnes autistes sont dites verbales donc parlent. Cependant, une partie d’entre eux n’utilisent pas le langage à bon escient. Il peut y avoir des cas d’écholalie : les personnes répètent des sons, des mots ou des phrases entières qu’elles ont, par exemple, entendus dans un dessin animé ou encore dans d’autres situations de la vie courante. On peut aussi parler des individus avec autisme qui parlent unilatéralement, c’est-à-dire qu’elles ne cherchent pas ou n’attendent pas de réponse en retour quand elles parlent. Leur compréhension du langage est elle aussi particulière. Elles prennent souvent le langage au pied de la lettre.
Pour résumer les principaux déficits communicatifs et langagiers sont donc :
Finalement, les aptitudes de communication chez les personnes avec autisme sont perturbées mais elles ne sont pas pour autant absentes on parle alors d’un manque de qualité dans la communication.
Tout ce que le locuteur produit en plus du signal vocal émis constitue une source d’information majeure. Par communication non-verbale il faut entendre l’ensemble des moyens de communication existant entre des individus lorsqu’il n’y a pas de langage humain (Corraze, 1992). Pour Winkin (2000), la communication non verbale, c’est le geste, le regard, la mimique, l’espace interindividuel. Feyereinsen et De Lannoy (1985) incluent, eux, les sourires, les froncements de sourcils, les balancements du tronc, les mouvements de la main accomplis en parlant. Selon C. Baylon (2005), les signaux non-verbaux que les interlocuteurs adoptent en parlant constituent entre 65 et 90% des communications interpersonnelles.
Différents éléments constituent la communication non-verbale. On trouve aussi bien la proxémique (notre façon d’occuper l’espace en présence d’autrui), le para-verbal qui correspond au niveau suprasegmental de la langue, c’est-à-dire la prosodie (notre intonation quand on parle qui correspond à une variation de hauteur, de durée et d’intensité de la voie, notre accentuation qui correspond à une augmentation de la durée syllabique, de l’intensité sonore et de la hauteur mélodique ou encore notre rythme de parole ) et enfin tout ce qui concerne le non-verbal gestuel et corporel (gestes, mimiques, expressions faciales, postures).
Aujourd’hui, la majeure partie des travaux en linguistique, sociolinguistique, psychologie et sciences cognitives considèrent la communication comme multimodale, c’est-à-dire qu’on y trouve à proportion variable des éléments verbaux et non verbaux. Les études sur la multimodalité et plus spécifiquement sur les gestes furent principalement initiées par Kendon (1980) et McNeill (1992), des chercheurs en psychologie connus pour leurs recherches sur la gestualité humaine. Concrètement, la multimodalité fut définie comme l’utilisation conjointe de paroles et de gestes, qui sont des signes communicatifs corporels. Ce sont deux canaux conjoints d’expression du langage. Plusieurs théories concernant la place du geste au sein de la communication suivirent ces premières descriptions. Hadar et Butterworth (1997) considère que le geste intervient au secours de la parole et que le geste iconique (geste illustratif d’un concept concret) participe à l’accès et à l’activation du lexique. McNeill (1992) énonce que le geste et la parole forment un même système de communication, que les gestes sont en lien avec tous les aspects de la production verbale (sémantique, lexical, syntaxique, phonologique et prosodique). D’un point de vue purement linguistique, Colletta (2011) a développé le sujet de la gestualité au niveau du développement du langage chez l’enfant. Le geste, utilisant une multitude de canaux sensoriels (visuels, tactiles), faciliterait l’acquisition lexicale et syntaxique et permettrait l’acquisition de nouvelles compétences linguistiques. Selon Krauss, Chen et Gottesman (2000), le geste est un instrument permettant le processus de représentation et le stockage des informations linguistiques relatives au concept (image mentale) nécessaire à la production.
Johanna Nicolle
108 route de Chavanne 74330 Poisy Haute-Savoie
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